le 18 juin à l'ENSCI

Jeudi 11 décembre

Lundi 20 octobre

Soirée de lancement


chez Incognito le 20 octobre 2008
Cosmic Trip, Émilie Notéris, IMHO, 2008, Paris
TXT

Fiction lycanthrope et graphique à deux voix, fusionnant texte et images. Voyage halluciné in situ en plein terrain de chasse des serial killers vampires et des loups garous prolétaires, à l’affût au cœur de la machine urbaine ou encore confortablement lovés au sein de votre living room.
Cosmic Trip sonde le degré d’aliénation des corps aux images cinématographiques, questionne la sado-masochisation du couple en regard de la prolifération des films de série Z & B, se demandant comment l’homme devient nécessairement un loup-garou pour l’homme.

Extrait 1

Ouvrez la parenthèse
Deux récits fratricides s’enchâssent.
Deux réalités siamoises s’opposent.
Deux mondes antagonistes s’affrontent.
Il y aura des freaks.
Il y aura du sang.
Il y aura des morts.
Sans piste, il y a quand même parade amoureuse/monstrueuse.
Le domptage virtuel des fauves
(guépard, jaguar, vampire, léopard, lynx, puma, loup-garou, ocelle…)
cherchez l’intrus, pose toujours problème.
Romulus et Remus auraient pu se faire dévorer par la louve matricielle exaspérée par tant de bêtise.
La bête du Gévaudan aurait pu sévir bien au-delà de la Lozère.
La hyène barrée d’Orient aurait très bien pu s’offrir un aller simple pour la France et lui filer un coup de main salutaire, améliorant significativement le score final.
Expérimenter le surplus killing version les alpages dans ta tête de mouton en plein flashage sur la highway pictogrammée.
En arrêt s’estomaquer sur l’antagonisme musculaire des fléchisseurs perpétuellement opposés aux extenseurs en une formidable élasticité motrice.
Les concurrents déloyaux se toisent sournoisement.
Les adversaires bigarrés se maudissent perfidement.
Les rivaux premiers menacent l’équilibre familial précaire.
Le ring focalise toute l’agressivité spectatrice disponible en tube.
L’action se lyophilise en expectative pré-fight.
Fermez la parenthèse

Extrait 2

COMMUNIO++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

L’amputation avortée de ta jambe nous amènera aux portes à détection automatique un peu hard des Urgences tard dans la soirée à l’orée d’une des zones les plus obscures qu’il nous ai été donné de traverser jusque-là. Tu leur relateras _afin de dissiper leurs soupçons_ une histoire perso élucubrant sur les aléas du bricolage en sous-sol suite à l’implosion fortuite d’une ampoule basse consommation _bondée de poudres fluorescentes et de mercure_ récit ponctué de lamentations geignardes de ta part et de hochements de tête des internes amalgamés autour de toi à la Campfire _délaissant graduellement les patients aux chroniques lacunaires formellement moins bien ficelées. Les organismes s’épuisent en courbettes et autres simagrées. Les sourires factices copycat barrière de corail mêlés graisse de baleine n’impressionnent plus. On ne s’étonnerait pas d’entendre crisser les cordes d’une guitare folk aromatisée de stickers peace & love revival. Tes prédispositions fraîchement étendues de storyteller auront discerné là une occasion rêvée de se divulguer sous mes yeux ébahis, exfoliation rétinienne et auditive at the same time. Une aptitude loupgarouesque à n’en pas douter expérimentant les armes nouvelles de la mimicry spin doctorante contemporaine. Ta marge de perfectionnement est confondante. Assurément. Clôturant ton récit tu les rappellera à la réalité en les adjoignant à observer de près ta blessure. L’une d’elle t’entraînera à l’écart dans une petite salle éclairée talk show access prime time. Tu te feras recoudre par la jeune interne flavescente aux mensurations cindycrawfordesques et aux jointures hyper lisses ayant abandonné khâgne-hypokhâgne _actant qu’il est désormais possible de choisir pour sujet de maîtrise la production markétée d’une jeune auteure médiatique_ préférant charcuter les organismes de manière plus frontale et immanente. Le passage de l’aiguille profilée dans la chair aura un effet hypnotique ballardien. Ton regard suintera continûment de sa bouche à la béance qui te tient lieu de cuisse. Aplati inlassablement auprès des corps versant topographique écrêté le cubitus s’agite imperturbablement pente en chute libre scaphoïde. Tu dérailleras délicieusement dans ses bras mordorés bétadine pour parachever revivifié seul entre des draps javellisés, coriaces et réfrigérés avec à l’esprit le souvenir encore vivace d’une entrée en matière fluidifiée par la chaleur du contact furtif avec son corps aseptisé, bactériologiquement neutre. Ils décideront de te garder en observation.